East Village de Mar Mikhaïl, Beyrouth |
Jean-Marc Bonfils arch.

Asia Architecture Award 2015 Residential first prize.

Janvier 2017

L’Asian Architecture Award (AAA) a été créé en 2008 par le magazine 2A. Ce prix annuel est destiné à récompenser les architectes de la zone Asie engagés dans la réalisation de bâtiments respectueux de l’environnement et de l’identité culturelle. Des journalistes spécialisés parcourent les pays et sélectionnent des projets pour leurs qualités techniques, environnementales et architecturales. En 2015, 1 800 projets ont été retenus en Iran, Turquie, Liban mais aussi New Delhi, Singapour, Shanghai, Hong Kong, Séoul et Tokyo. Avec le prix de Jean-Marc Bonfils et de ses associés pour le East Village à Beyrouth, c’est la première fois que le Liban gagne un prix, qui plus est un premier prix parmi les 63 dossiers finalistes.

Achevé en 2012, le projet East Village avait démarré en 2006, à l’époque où Mar Mikhaïl n’était pas encore un secteur en vogue, ni le pôle d’attraction des investisseurs. C’est là que Nayla Kettaneh Kuning a décidé d’implanter son immeuble et sa galerie Tanit. Le concept était de créer un espace public comportant un cadre paysager et des lieux de rencontres. La galerie placée en retrait du rez-de-chaussée fait face à une aire extérieure dégagée, véritable espace public des vernissages où l’on se regroupe, fume et boit un verre. Au-dessus de cet espace, l’immeuble semble en porte-à-faux, comme suspendu au-dessus de la galerie. « Cette technique peu courante au Liban a fait que le chantier a pris du retard et n’a été achevé qu’en 2012 », explique Jean-Marc Bonfils. Le bâtiment, devenu un signal fort dans le paysage de Mar Mikhaïl, offre une façade végétale de près de 600 mètres carrés. « À cette époque, c’était le plus grand jardin vertical au Moyen-Orient », précise-t-il.

Quant aux appartements, ils sont de type loft duplex. « C’était pour moi une réponse contemporaine au langage architectural du secteur de Mar Mikhaïl », explique l’architecte, ajoutant « que le choix d’habiller de bois la façade principale n’était pas uniquement esthétique, mais visait aussi à rappeler les volets des anciennes maisons libanaises dont il ne reste malheureusement que quelques spécimens égarés ».

Un signal intéressant dans le paysage chaotique de Beyrouth.